Témoignage d'Eric (France)

4 Octobre 2016 , Rédigé par SNV Publié dans #Témoignages

En 2014

On m'a opéré d'une déviation de la cloison nasale. J'ai subi une septoplastie avec une turbinectomie inférieure radicale... (A 'époque, je ne connaissais pas ces termes ...).

Les deux mois qui ont suivi l'opération, ont tout de suite été très difficiles.Les symptômes suivant sont apparus:maux de tête, fatigue, croûtes normales. Durant cette période, j'ai consulté mon orl à deux reprises,me donnant différents traitements qui selon lui, mettraient fin rapidement à mes symptômes, mais il n'en fut rien...

 

J' ai toujours été sportif, étant adepte de vélo depuis quelques années, je pratiquais une, voir deux courses cyclosportives par an. (Style «Marmotte», «Ardéchoise», pour les connaisseurs).

Après l'opération, j'ai voulu recommencer l'entraînement mais tout de suite, je me suis aperçu que mon corps ne suivait plus : 4 séances sur 5 tournaient au calvaire. Dans un premier temps, je n'ai pas fait le rapprochement avec l'opération.

Etant sensible aux températures élevées, j'ai pensé que ces symptômes étaient dus aux grosses chaleurs de 2015 ou au fait de m'être arrêté deux mois.

 

 

En 2015

 

Les symptômes décrits précédemment, redoublèrent et d'autres sont apparus:difficultés pour respirer et incapacité à reprendre le vélo.

Pour moi, plus de doute possible:le lien avec l'opération était évident.Je suis donc retourné consulter mon orl à ce sujet, mais selon lui, mes symptômes n'avaient strictement rien à voir avec l'opération, m'a t-il répondu, avec cette assurance que peuvent avoir certains médecins...

 

J'ai alors surfé sur le Net en employant les termes : « septoplastie, turbinectomie, maux de tête.etc...»Je sais qu'il faut se méfier d'internet car«une petite coupure au doigt a très vite fait de se transformer en cancer généralisé ! ».

Je suis tombé sur la description du Syndrome du Nez Vide. En lisant, j'ai tout de suite compris

de quoi je souffrais...

C'était à la fois un soulagement car j'avais enfin une réponse à mes souffrances,mais en même temps, j'étais clairement désespéré. Ensuite,mon médecin traitant, chez qui, j'ai pris un abonnement depuis l'opération, m' a confirmé ce diagnostic, me stipulant par la même, que cette pathologie ne se soignait pas....

 

Je suis alors retourné chez mon orl pour une explication, c'est alors que j'ai réalisé que celui-ci savait pertinemment ce que j'avais depuis le début, mais forcé de constater encore une fois, avec quel aplomb, il me mentait et niais l'évidence, prétextant depuis le début, que j'avais « un énorme polype » qui selon lui, devait être retiré.

A ce propos, je souligne que ni le scanner pré-opératoire, ni le compte-rendu post-opératoire n'ont fait état d'un quelconque polype...

J'ai donc supposé que le polype était une prétexte pour justifier cette turbinectomie radicale, cette amputation de la totalité de mes cornets inférieurs !

Petite confidence, en abordant la question sensible du Syndrome du Nez Vide avec mon orl, celui-ci m'a répondu que dans toute sa carrière, il n'avait eu affaire qu'à un seul cas de SNV et en plus,

« schizophrène », selon ses dires... Amis lecteurs, victimes SNV, vous pouvez rajouter dans votre liste de symptômes schizophrénie...

 

 

A ce jour, j'ai effectué toute une série d'examens, que vous avez certainement tous fait ou allez faire, que les orls aiment prescrire: test du sommeil, IRM, scanner, examen neurologue,cardiologue, pneumologue, et même un centre anti-douleur, méritant à lui seul, un récit mais ça n'en vaut pas la peine !

Si, un problème de tension, de bronche, etc. est trouvé, sachez qu'on traitera le symptôme mais aucun lien avec le SNV ne sera avancé ,ni reconnu.

 

A cela, se rajoute une autre souffrance au quelle les victimes SNV sont confrontées: le dénie et l'incompréhension des gens. Comme cette une maladie invisible, les gens non seulement, ne se rendent pas compte de notre souffrance et ont même tendance à croire que l'on fabule...

 

J'ai abordé ma passion du vélo pour souligner à quel point cette maladie, nous épuise littéralement, nous mettant dans l'incapacité d'effectuer des efforts physiques aussi bien sur le plan personnel que professionnel.

Avant cette opération, en 25 ans de carrière, je n'ai quasiment jamais été en arrêt de travail, une chance, heureusement!Depuis 2016, je suis en arrêt et ce n'est hélas, que le début d'une longue série...

 

Avant cette opération, je projetais d'entreprendre «le Tour du Mont Blanc», en course cyclosportive. Actuellement, j'ai du mal à faire seulement le tour de mon petit hameau...

J'ai un crédit immobilier, deux enfants en bas âge, une situation professionnelle remise en question à cause de cette intervention endonasale. Je ne sais de quoi sera fait mon avenir.

 

Quand je lis les témoignages des autres victimes SNV et que je vois à quel point, ils concordent, je ne comprends pas ce déni des orls face à une telle évidence.

 

 

Eric J. - Octobre 2016

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